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Francis de Sales |
From The Introduction to the Devout Life, “The Sacrament of Penance”,
OUR Saviour has bequeathed the Sacrament of Penitence and Confession to His Church, (Mt. 16:19, 18:18; Jn 20:23) in order that therein we may be cleansed from all our sins, however and whenever we may have been soiled thereby. Therefore, my child, never allow your heart to abide heavy with sin, seeing that there is so sure and safe a remedy at hand. If the lioness has been in the neighbourhood of other beasts she hastens to wash away their scent, lest it should be displeasing to her lord; and so the soul which has ever so little consented to sin, ought to abhor itself and make haste to seek purification, out of respect to His Divine Gaze Who beholds it always. Why should we die a spiritual death when there is a sovereign remedy available? |
Notre Sauveur a laissé à son Eglise le sacrement de pénitence et de confession afin qu’en icelui nous nous lavions de toutes nos iniquités, toutes fois et quantes que nous en serons souillés. Ne permettez donc jamais, Philothée, que votre coeur demeure longtemps infecté du péché, puisque vous avez un remède si présent et facile. La lionne qui a été accostée du léopard va vitement se laver pour ôter la puanteur que cette accointance lui a laissée, afin que le lion venant n’en soit point offensé et irrité: l’âme qui a consenti au péché doit avoir horreur de soi-même, et se nettoyer au plus tôt, pour le respect qu’elle doit porter aux yeux de sa divine Majesté qui la regarde. Mais pourquoi mourrons-nous de la mort spirituelle, puisque nous avons un remède si souverain ? |
Make your confession humbly and devoutly every week, and always, if you can, before communicating, even although your conscience is not burdened with mortal sin; for in confession you do not only receive absolution for your venial sins, but you also receive great strength to help you in avoiding them henceforth, clearer light to discover your failings, and abundant grace to make up whatever loss you have incurred through those faults. You exercise the graces of humility, obedience, simplicity and love, and by this one act of confession you practise more virtue than in any other. |
Confessez-vous humblement et dévotement tous les huit jours, et toujours s’il se peut quand vous communierez, encore que vous ne sentiez point en votre conscience aucun reproche de péché mortel; car par la confession, vous ne recevrez pas seulement l’absolution des péchés véniels que vous confesserez, mais aussi une grande force pour les éviter à l’avenir, une grande lumière pour les bien discerner, et une grâce abondante pour réparer toute la perte qu’ils vous avaient apportée. Vous pratiquerez la vertu d’humilité, d’obéissance, de simplicité et de charité; et en cette seule action de confession, vous exercerez plus de vertu qu’en nulle autre. |
Be sure always to entertain a hearty sorrow for the sins you confess, however small they are; as also a steadfast resolution to correct them in future. Some people go on confessing venial sins out of mere habit, and conventionally, without making any effort to correct them, thereby losing a great deal of spiritual good. Supposing that you confess having said something untrue, although without evil consequences, or some careless words, or excessive amusement;--repent, and make a firm resolution of amendment: it is a mere abuse to confess any sin whatever, be it mortal or venial, without intending to put it altogether away, that being the express object of confession. |
Ayez toujours un vrai déplaisir des péchés que vous confesserez, pour petits qu’ils soient, avec une ferme résolution de vous en corriger à l’avenir. Plusieurs se confessant, par coutume, des péchés véniels et comme par manière d’agencement, sans penser nullement à s’en corriger, en demeurent toute leur vie chargés, et par ce moyen perdent beaucoup de biens et profits spirituels. Si donc vous vous confessez d’avoir menti, quoique sans nuisance, ou d’avoir dit quelque parole déréglée, ou d’avoir trop joué, repentez-vous-en et ayez ferme propos de vous en amender; car c’est un abus de se confesser de quelque sorte de péché, soit mortel, soit véniel, sans vouloir s’en purger, puisque la confession n’est instituée que pour cela. |
Beware of unmeaning self-accusations, made out of a mere routine, such as, “I have not loved God as much as I ought; I have not prayed with as much devotion as I ought; I have not loved my neighbour as I ought; I have not received the Sacraments with sufficient reverence;” and the like. Such things as these are altogether useless in setting the state of your conscience before your Confessor, inasmuch as all the Saints in Paradise and all men living would say the same. But examine closely what special reason you have for accusing yourself thus, and when you have discovered it, accuse yourself simply and plainly of your fault. For instance, when confessing that you have not loved your neighbour as you ought, it may be that what you mean is, that having seen some one in great want whom you could have succoured, you have failed to do so. Well then, accuse yourself of that special omission: say, “Having come across a person in need, I did not help him as I might have done,” either through negligence, or hardness, or indifference, according as the case may be. So again, do not accuse yourself of not having prayed to God with sufficient devotion; but if you have given way to voluntary distractions, or if you have neglected the proper circumstances of devout prayer--whether place, time, or attitude--say so plainly, just as it is, and do not deal in generalities, which, so to say, blow neither hot nor cold. |
Ne faites pas seulement ces accusations superflues que plusieurs font par routine : je n’ai pas aimé Dieu tant que je devais ; je n’ai pas prié avec tant de dévotion que je devais; je n’ai pas chéri le prochain comme je devais ; je n’ai pas reçu les sacrements avec la révérence que je devais, et telles semblables : la raison est, parce qu’en disant cela vous ne direz rien de particulier qui puisse faire entendre au confesseur l’état de votre conscience, d’autant que tous les saints de paradis et tous les hommes de la terre pourraient dire les mêmes choses s’ils se confessaient. Regardez donc quel sujet particulier vous avez de faire ces accusations-là, et lorsque vous l’aurez découvert, accusez-vous du manque. ment que vous aurez commis, tout simplement et naïvement. Par exemple, vous vous accusez de n’avoir pas chéri le prochain comme vous deviez; c’est peut-être parce qu’ayant vu quelque pauvre fort nécessiteux, lequel vous pouviez secourir et consoler, vous n’en avez eu nul soin. Eh bien! accusez-vous de cette particularité et dites: ayant vu un pauvre nécessiteux, je ne l’ai pas secouru comme je pouvais, par négligence, ou par dureté de coeur, ou par mépris, selon que vous connaîtrez l’occasion de cette faute. De même, ne vous accusez pas de n’avoir pas prié Dieu avec telle dévotion comme vous devez; mais si vous avez eu des distractions volontaires, ou que vous ayez négligé de prendre le lieu, le temps et la contenance requise pour avoir l’attention en la prière, accusez-vous-en tout simplement, selon que vous trouverez y avoir manqué, sans alléguer cette généralité, qui ne fait ni froid ni chaud en la confession. |
Again, do not be satisfied with mentioning the bare fact of your venial sins, but accuse yourself of the motive cause which led to them. For instance, do not be content with saying that you told an untruth which injured no one; but say whether it was out of vanity, in order to win praise or avoid blame, out of heedlessness, or from obstinacy. If you have exceeded in society, say whether it was from the love of talking, or gambling for the sake of money, and so on. Say whether you continued long to commit the fault in question, as the importance of a fault depends greatly upon its continuance: e.g., there is a wide difference between a passing act of vanity which is over in a quarter of an hour, and one which fills the heart for one or more days. So you must mention the fact, the motive and the duration of your faults. It is true that we are not bound to be so precise in confessing venial sins, or even, technically speaking, to confess them at all; but all who aim at purifying their souls in order to attain a really devout life, will be careful to show all their spiritual maladies, however slight, to their spiritual physician, in order to be healed. |
Ne vous contentez pas de dire vos péchés véniels quant au fait, mais accusez-vous du motif qui vous a induite à les commettre. Par exemple, ne vous contentez pas de dire que vous avez menti sans intéresser personne; mais dites si ç’a été ou par vaine gloire, afin de vous louer et excuser, ou par vaine joie, ou par opiniâtreté. Si vous avez péché à jouer, expliquez si ç’a été pour le plaisir de la conversation, et ainsi des autres. Dites si vous vous êtes longuement arrêtée en vôtre mal, d’autant que la longueur du temps accroît pour l’ordinaire de beaucoup le péché, y ayant bien de la différence entre une vanité passagère, qui se sera écoulée en notre esprit l’espace d’un quart d’heure, et celle en laquelle notre coeur aura trempé un jour, deux j ours, trois jours. Il faut donc dire le fait, le motif et la durée de nos péchés; car encore que communément on ne soit pas obligé d’être si pointilleux en la déclaration des péchés véniels, et que même on ne soit pas tenu absolument de les confesser, si est-ce que ceux qui veulent bien épurer leurs âmes pour mieux atteindre à la sainte dévotion, doivent être soigneux de bien faire connaître au médecin spirituel le mal, pour petit qu’il soit, duquel ils veulent être guéris. |
Do not spare yourself in telling whatever is necessary to explain the nature of your fault, as, for instance, the reason why you lost your temper, or why you encouraged another in wrong-doing. Thus, some one whom I dislike says a chance word in joke, I take it ill, and put myself in a passion. If one I like had said a stronger thing I should not have taken it amiss; so in confession, I ought to say that I lost my temper with a person, not because of the words spoken so much as because I disliked the speaker; and if in order to explain yourself clearly it is necessary to particularize the words, it is well to do so; because accusing one’s self thus simply one discovers not merely one’s actual sins, but one’s bad habits, inclinations and ways, and the other roots of sin, by which means one’s spiritual Father acquires a fuller knowledge of the heart he is dealing with, and knows better what remedies to apply. |
N’épargnez point de dire ce qui est requis pour bien faire entendre la qualité de votre offense, comme le sujet que vous avez eu de vous mettre en colère, ou de supporter quelqu’un en son vice. Par exemple, un homme lequel me déplaît, me dira quelque légère parole pour rire, je le prendrai en mauvaise part et me mettrai en colère; que si un autre qui m’eût été agréable en eût dit une plus âpre, je l’eusse prise en bonne part. Je n’épargnerai donc point de dire : je me suis relâchée à dire des paroles de courroux contre une personne, ayant pris de lui en mauvaise part quelque chose qu’il m’a dit, non point pour la qualité des paroles, mais parce que celui-là m’était désagréable. Et s’il est encore besoin de particulariser les paroles pour vous bien déclarer, je pense qu’il serait bon de les dire ; car s’accusant ainsi naïvement, on ne découvre pas seulement les péchés qu’on a faits, mais aussi les mauvaises inclinations, coutumes, habitudes et autres racines du péché, au moyen de quoi le père spirituel prend une plus entière connaissance du coeur qu’il traite et des remèdes qui lui sont propres. |
But you must always avoid exposing any one who has borne any part in your sin as far as possible. Keep watch over a variety of sins, which are apt to spring up and flourish, often insensibly, in the conscience, so that you may confess them and put them away; and with this view read Chapters 6, 27, 28, 29, 35, and 36. of Part 3, and Chapter 7 of Part 4 attentively. | Il faut néanmoins toujours tenir couvert le tiers qui aura coopéré à votre péché, tant qu’il sera possible. Prenez garde à une quantité de péchés qui vivent et règnent bien souvent insensiblement dedans la conscience, afin que vous les confessiez et que vous puissiez vous en purger ; et à cet effet lisez attentivement les chapitres VI, XXVII, XXVIII, XXIX, XXXV et XXXVI de la troisième Partie et le chapitre VII de la quatrième Partie |
Do not lightly change your Confessor, but having chosen him, [1] be regular in giving account of your conscience to him at the appointed seasons, telling him your faults simply and frankly, [2] and from time to time--say every month or every two months, show him the general state of your inclinations, although there be nothing wrong in them; as, for instance, whether you are depressed and anxious, or cheerful, desirous of advancement, or money, and the like. |
Ne changez pas aisément de confesseur, mais en ayant choisi un, continuez à lui rendre compte de votre conscience aux jours qui sont destinés pour cela, lui disant naïvement et franchement les péchés que vous aurez commis; et de temps en temps, comme serait de mois en mois ou de deux mois en deux mois, dites-lui encore l’état de vos inclinations, quoique par icelles vous n’ayez pas péché, comme si vous étiez tourmentée de la tristesse, du chagrin, ou si vous êtes portée à la joie, aux dé. sirs d’acquérir des biens, et semblables inclinations. |
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